Pas de distribution jusqu’en mars 2009

Dans un communiqué de presse envoyé hier par Guillaume Houle, directeur des communications chez Les Six Brumes, on informe les libraires et les lecteurs sur problèmes de distribution rencontrés par la maison d’édition.

En fait, depuis que les Messageries de Presse Benjamin ont acheté Diffusion Raffin, au début de l’automne, les livres d’Alégracia ne se rendent plus en librairie. La distribution est gelée pour des raisons techniques.

Ainsi, le processus de distribution pourrait recommencer normalement à partir de mars 2009. Croisons les doigts pour que les problèmes se règlent avant ça.

Les copies d’Alégracia qui se trouvent présentement sur les tablettes seront les dernières jusqu’à nouvel ordre. Si vous désirez vous procurer les livres, je vous rappelle qu’Alégracia Boutique est probablement la meilleure alternative à votre disposition (et l’a toujours été, mais je fais juste vous le rappeler ;) )

Résumé d’Alégracia et le Dernier Assaut

Guillaume et moi avons écrit le résumé d’Alégracia et le Dernier Assaut, qui est maintenant disponible sur Alégracia.com.

Notez qu’on pourrait y apporter des changements et corrections avant la publication finale du livre.

Voici donc à quoi ça ressemble :

Le Soleil a disparu.

L’équilibre du Continent-Coloré est bouleversé par la Fin de la Nuit. Dans tous les pays, les dirigeants se préparent à la destruction du monde.

Alerté par Éwinga, Riuth se précipite vers l’Île des Rebelles avec une dangereuse offrande. Sur place, une pluie d’accusations l’accueille. La situation s’envenime, des bagarres éclatent. Lentement, le Palais de Bois s’enfonce dans le chaos.

Perché dans sa tour, l’Arcaporal Conerco observe cette déchéance sans réagir. Pourquoi cet homme se trouve-t-il loin de sa Roc-du-Cap natale? Les rebelles doivent-ils lui faire confiance?

Le temps passe et le malheur continue de s’abattre sur la modeste armée. Les renforts tardent à venir. Éwinga remet ses actions en doute. Le Dernier Assaut risque d’être annulé pour de bon.

Au bord du désespoir, Riuth se tourne vers l’horizon et observe les eaux tourmentées. À son grand étonnement, il y distingue les formes d’une barque et y reconnaît, à son bord, une jeune fille aux cheveux roses… avec elle repose la clé du mystère, le dénouement ultime d’une longue aventure.

L’ambition de l’écriture (1)

Quand Dominic m’a parlé de son idée d’Invité du mois, j’ai été enchanté par le concept. Après tout, je blogue relativement souvent sur l’écriture, l’édition et tout ce qui se rattache au livre, alors de le faire sur une autre plate-forme que la mienne, pourquoi pas, me suis-je dit.

 

Or, il appert que je suis mentor pour le site Academos, qui réunit des dizaines de cybermentorés (des élèves du secondaire, pour la plupart) en quête de savoir et de transmetteurs dudit savoir. Depuis 2005, je réponds à des questions concernant les métiers d’enseignant, d’auteur, de directeur littéraire et d’éditeur, chapeaux que je porte ou ai porté au cours des dernières années.

 

Cette année, la majorité des questions porte sur l’écriture, et je me retrouve devant un phénomène qui me rappelle mes premières armes: les jeunes qui m’exposent leurs idées conçoivent des sagas, non pas des « histoires ».

 

Je m’explique.

 

J’ai toujours aimé imaginer, inventer des péripéties. Je me souviens, en secondaire 1, quand, dans le cours d’anglais, il fallait nommer nos passe-temps, je répondrais « read, and write. » J’avais trouvé, dans un des vieux coffres de cèdre du sous-sol, chez mes parents, des articles de journaux étudiants signés par mon père, et mon ambition d’écrire était née. Ou plutôt, un genre de confirmation que c’était possible que je pusse écrire (désolé, c’est le temps de verbe qui donne ce mauvais mot-là!) puisque mon père l’avait fait. Donc, j’imaginais, dans ma petite tête, des situations, que je ne couchais pas nécessairement sur papier. Cependant, deux ans plus tard, mes parents m’achetaient une machine à écrire avec mémoire intégrée (oui oui, les enfants, dans les années 90, ce n’était pas tout le monde qui avait un ordinateur. Même pas toutes les maisons!) qui me permettait de taper et de sauvegarder sur disquette, puis d’imprimer quand je le souhaitais.

 

Je me souviens que je désirais à ce moment imiter mes auteurs favoris… mais mis à part Daniel Sernine et Denis Côté, je ne lisais pratiquement que des sagas du Fleuve Noir, soit les traductions de séries liées aux jeux de rôle. Je rêvais d’écrire dans l’univers de Shadowrun, avec son éveil de la magie dans un monde moderne ultraviolent, où dragons et elfes sont combattus autant à coup de fusil qu’à grand renfort de sortilèges.

 

Je ne me souviens pas exactement du moment où j’ai lu David Eddings pour la première fois, mais je me rappelle très bien l’effet que ça à eu sur moi : j’ai compris que je voulais écrire des sagas, moi aussi, qui relatent les aventures d’un groupe de héros qui veulent sauver le monde. J’ai aussi découvert Anne McCaffrey et Marion Zimmer-Bradley au même moment, et j’ai découvert que la fantasy se déclinait sur plusieurs modes, et qu’elle pouvait même se mélanger à la SF!

 

À ce moment-là, j’ai commencé à écrire un «premier roman » de fantasy, qui relate comment un jeune garçon trouve un vieux grimoire dans son grenier et qu’il comprend que c’est lui le genre d’élu de la prophétie, et que ses « compagnons » sont d’autres jeunes de son village, et qu’il doit les réunir pour partir à l’aventure. Je n’ai pas élaboré vraiment cette histoire, mais je me souviens que les personnages étaient inspirés des gens de mon entourage, et que le groupe ainsi formé ressemblait un peu à celui des héros de Eddings. De mémoire, on y retrouvait l’apprenti forgeron, grand et fort (inspiré de Barak, le marin immense de Eddings); le petit futé très intelligent, qui peut tout réparer (Silk, un personnage de Eddings, guide et marchand redoutable); le jeune palefrenier éleveur de faucons de combat (inspiré de La Belle Fauconnière, de Bradley, et de Mellony, la chanteuse aux lézards-de-feu, de McCaffrey ainsi que de Hettar, celui qui parle aux chevaux, dans Eddings), une fille qui savait faire je sais pu quoi (elle contrôlait probablement le feu, comme Charlie dans un des livres de King, et inspirée de Ce’Nedra, la compagne de Garion dans Eddings)…

 

Bref… pas grand-chose d’original. Si je me souviens bien, ce que je voulais qu’ils fassent, c’est ramasser les sept morceaux d’une épée qui ont été perdus pour faire je ensuite je sais pas quoi… Ceci étant plus inspiré par le conte de Bélar aux Aloriens (dans Eddings) que de l’épée brisée du Seigneur des Anneaux.

 

Je me souviens, je me voyais déjà publier des dizaines de romans de cette saga, et pourtant j’avais à peine un concept et presque pas de personnages, aucune aventure précise en tête, mais j’avais 15-16 ans et je voulais que mes lecteurs soient enlevés par l’aventure, l’adrénaline et l’émerveillement.

 

Étrange comme le temps a passé. Je vais avoir 30 ans en mars, et j’ai maintenant en mains des outils plus solides pour écrire, que j’ai développés dans les 15 dernières années et ce que je souhaite, c’est exactement la même chose : que mes lecteurs soient enlevés par l’aventure, l’adrénaline et l’émerveillement.

Réécrire son texte au complet

Un de mes profs d’université m’avait déjà suggéré une technique que je n’avais jamais essayé. Faire imprimer son texte, le corriger au stylo et ensuite, réécrire son texte au complet, en se basant sur la version papier. Ici, « réécrire » signifie : travailler à partir d’un document Word vide.

Je l’ai fait avec mon Nova.

Évidemment, je recopiais mon tapuscrit en gardant les pages ouvertes, devant moi. Je lisais chacune des phrases, les évaluais, et les recopiais (en les gardant identiques ou pas, selon mon humeur.)

Comme on le voit, le fait de « réécrire » mon texte m’a obligé à réfléchir une nouvelle fois sur le contenu. Quand une phrase sonnait mal, je la changeais. Quand je répétais une idée inutile, je l’effaçais. Bref, j’appliquais un nouveau filtre sur le style.

Cette technique est difficile et… disons-le: très longue. C’est relatif, bien sûr. Comme je travaillais sur un roman court, j’ai complété le processus en quatre jours… Mais je suis quand même étonné par le résultat! Au point où je pense refaire la même chose pour mes prochains romans.

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Rendre une réplique intéressante

Dans la première version de mon Nova, Shnar disait une réplique qui ressemblait à ça :

— C’est un fier combattant, décoré à deux reprises pour ses hauts faits, autant pour des interventions réussies dans la Contrée-Bleue que dans les Collines-aux-Aurores-Pourpres. Un excellent capitaine et une très bonne épée, si l’on peut parler ainsi.

Dans mes corrections papiers, j’avais écrit :

C’est plate… faire 2 répliques et choisir la meilleure

Maintenant, je me relis attentivement et j’essaie de produire une réplique plus colorée :

— C’est un collectionneur de médailles, comme certains aiment l’appeler. Il a marché partout au pays, autant dans la Contre-Bleue ou les Collines-aux-Aurores-Pourpres en temps de guerre. Une précieuse ressource.

Bon… j’en écris une deuxième version, qui veut dire à peu près la même chose :

— Ne te laisse guère berner par les apparences. Lisantier est un prodige en matière de combat à l’épée. Ces blessures témoignent de son courage et de son zèle. Un modèle que plusieurs de nos recrues auraient intérêt à suivre.

Insatisfait, je fusionne les deux :

— Ne te laisse guère berner par les apparences. Lisantier est un collectionneur de médailles. Il a marché partout au pays, autant dans la Contrée-Bleue que dans les Collines-aux-Aurores-Pourpres, deux territoires – dois-je le préciser? – peu accueillants en temps de guerre. Les blessures que tu vois témoignent de son zèle. Un modèle à suivre pour nos recrues.

Ça mérite encore du travail, mais c’est mieux qu’au départ.

L’invité du mois

Durant le mois de décembre, j’essayerai un petit concept qui s’intitule : L’invité du mois. C’est très simple. Un écrivain avec qui j’ai travaillé viens me rejoindre sur Tu verras, clavier et publiera des billets à l’occasion, sur des sujets qui nous allument (le métier d’écrivain, la relation avec les éditeurs, les fois où on a édulcoré notre café avec du sel.)

Ce mois-ci, Mathieu Fortin est l’heureux élu. La plupart d’entre vous connaissez déjà cet écrivain originaire de Trois-Rivières, qui a publié une roman court chez les Six Brumes et plusieurs nouvelles dans des revues comme Solaris ou Brins d’éternité. Pour les autres, vous pouvez lire une courte biographie ou même visiter son blogue personnel.

En plus, je viens d’apprendre qu’il sera le directeur littéraire pour mon Nova. Hmm… Restons polis.