Dans la première version de mon Nova, Shnar disait une réplique qui ressemblait à ça :

— C’est un fier combattant, décoré à deux reprises pour ses hauts faits, autant pour des interventions réussies dans la Contrée-Bleue que dans les Collines-aux-Aurores-Pourpres. Un excellent capitaine et une très bonne épée, si l’on peut parler ainsi.

Dans mes corrections papiers, j’avais écrit :

C’est plate… faire 2 répliques et choisir la meilleure

Maintenant, je me relis attentivement et j’essaie de produire une réplique plus colorée :

— C’est un collectionneur de médailles, comme certains aiment l’appeler. Il a marché partout au pays, autant dans la Contre-Bleue ou les Collines-aux-Aurores-Pourpres en temps de guerre. Une précieuse ressource.

Bon… j’en écris une deuxième version, qui veut dire à peu près la même chose :

— Ne te laisse guère berner par les apparences. Lisantier est un prodige en matière de combat à l’épée. Ces blessures témoignent de son courage et de son zèle. Un modèle que plusieurs de nos recrues auraient intérêt à suivre.

Insatisfait, je fusionne les deux :

— Ne te laisse guère berner par les apparences. Lisantier est un collectionneur de médailles. Il a marché partout au pays, autant dans la Contrée-Bleue que dans les Collines-aux-Aurores-Pourpres, deux territoires – dois-je le préciser? – peu accueillants en temps de guerre. Les blessures que tu vois témoignent de son zèle. Un modèle à suivre pour nos recrues.

Ça mérite encore du travail, mais c’est mieux qu’au départ.

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Rendre une réplique intéressante
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6 avis sur « Rendre une réplique intéressante »

  • 8 décembre 2008 à 11:56
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    Intéressant de voir tout le processus que pour une seule réplique!

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  • 8 décembre 2008 à 13:05
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    Et encore, moi, souvent, ce qui me chicote, ce n’est pas tant les dialogues, mais la façon dont ils sont amenés. J’ai vraiment beaucoup de difficulté à mettre plus de trois répliques consécutives sans narration. Souvent, j’opte pour le discours indirect, qui me convient mieux, mais qui ne donne radicalement pas le même effet (ça instaure aussi une certaine distance, mais bon, c’est pas la fin du monde non plus)

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  • 8 décembre 2008 à 15:51
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    Moi non plus, habituellement, je mets 3 répliques au maximum. Et j’essaie de limiter les « , dit chose » ou « , cria machin ».

    Je n’ai jamais été un grand fan de narration indirecte. Je l’emploi uniquement quand la réplique est trop longue, sinon, j’évite à tout prix. C’est en voyant la couleur du langage qu’on rend un personnage attachant, après tout.

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  • 9 décembre 2008 à 0:00
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    Le fait que le personnage « doive le préciser » montre, à mon sens, que cette partie-là est un peu moins utile dans la réplique. C’est assez clair qu’en temps de guerre, ces places-là seront pas pleines de licornes gentilles et de muffins gratuits pour tous. ;)
    J’suis pas écrivaine ni rien, c’est juste my two cents!

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  • 9 décembre 2008 à 9:10
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    En fait, Shnar est un personnage qui parle beaucoup, à l’opposée de son interlocuteur qui s’en tient souvent à trois mots ou moins. Ses paroles illustrent sa façon d’être, et c’est sans doute ce qui explique pourquoi j’ai choisi la plus longue.

    C’est un peu l’histoire du dialogue direct/indirect. J’évite de dire : « Shnar parlait beaucoup », mais j’essaie de le traduire dans les répliques, même si ça implique de mettre de l’information inutile pour la compréhension de son intention (je précise, car c’est utile pour la consistance du personnage.)

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