LA grande question.

Pour ma part, je cesserai d’être un écrivain de la relève quand je remplirai une de ces deux conditions :

  1. Je vais apercevoir quelqu’un que je ne connais pas, dans un lieu public, qui lira un de mes livres (et aura l’air d’aimer ça); ou
  2. Un pur inconnu va me parler dans la rue ou dans l’autobus en me disant : « Excusez-moi, c’est bien vous l’auteur d’Alégracia? » (en supposant qu’il m’avait d’abord pris pour l’auteur d’Amos Daragon, mais qu’en se rapprochant, il m’a trouvé moins barbu que l’original).

Pour l’instant, aucune des deux conditions n’a été remplie. J’attends toujours.

Quand finit-on d’être un écrivain de la relève?
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15 avis sur « Quand finit-on d’être un écrivain de la relève? »

  • 21 juillet 2009 à 5:41
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    Salut Dominic,

    Pour ma part, ce que tu as déjà accompli en tant qu’écrivain, à ton âge, est déjà beaucoup… Je ne peux m’empêcher de citer encore mon cher père, la 1ère fois qu’il t’a vu derrière ta table au salon du livre de Québec « Hey, t’es donc ben jeune pour écrire, toi ! » hihi.

    Bonne semaine et au plaisir de se voir dans les salons du livre.

    Chantale.

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  • 21 juillet 2009 à 8:48
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    Je serais curieuse de voir si, mettons, Élisabeth Vonarburg a une de ces deux conditions de remplies. Elles me semblent assez rough! Personnellement, c’est assez rare que je vois des gens lire en public. Pis y’a plein d’auteurs que j’ai lus plusieurs de leurs livres et que j’ai aucune idée d’à quoi leur face ressemble.

    Aussi, comment tu détermines si quelqu’un a l’air d’aimer son livre?; )

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  • 21 juillet 2009 à 9:22
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    Intéressant (et c’est vrai que les conditions sont un peu rough, et tiennent beaucoup du hasard) !

    N’y aurait-il pas en jeu aussi, en plus du facteur de la reconnaissance des lecteurs, celui de la reconnaissance du milieu, des éditeurs, des auteurs écrivains?

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  • 21 juillet 2009 à 9:49
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    Salut Dominic,

    Bon enfin, après plusieurs visites sur ton blog, je me décides à y participer. Je crois que tes conditions sont un peu dures non? Selon moi, un auteur qui n’est plus de la relève est un auteur qui 1) n’a plus à se battre pour se faire publier 2) dont les libraires connaissent parfaitement le nom de l’auteur et leurs oeuvres et qui en redemandent.

    Je te le dis, on associe pas toujours une oeuvre avec un visage et plusieurs jeunes ne se soucient même pas du nom qui est écrit juste en haut du titre…

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  • 21 juillet 2009 à 11:55
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    Vous avez tous raison concernant mon impertinence. Et je suis heureux d’avoir lancé le débat.

    J’aime bien la théorie de KGirard : « Un auteur qui n’a plus à se battre pour être publié ». Même si je crois qu’on n’arrête jamais vraiment la « bataille », il reste qu’un auteur établi a moins de misère à se faire publier.

    @Mireille : Je vais deviner si la personne aime mon livre si elle le lit sans bâiller, en gardant les yeux bien ouvert (OK, la personne peut ne pas avoir pris son Nescafé aussi)

    @Guillaume : Pour la reconnaissance, c’est vrai aussi. Toutefois, c’est bien difficile à mesurer. Si on parle de la reconnaissance des pairs (dans le contexte de Boréal), parle-t-on de la gang d’Alire (ceux qui sont nés avant), des Six Brumes (nés après) ou des deux? Et même pour les lecteurs, il y en aura toujours qui vont t’aimer et d’autres qui vont te haïr. Ça prendrait un amouromètre.

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  • 21 juillet 2009 à 16:08
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    J’aime ce débat. On peut au moins tous s’entendre pour dire que Dominic est un auteur, car il a réussi à se faire publier (il a réussi là où plusieurs ont échoué (ou sont en attente de réussite)). Mais où commence la reconnaissance ?

    Certains diront que c’est par les prix (et ça tombe bien, Dominic en a déjà gagné un :P). D’autres croient que cela passe par une entrevue donnée à la télévision, à l’heure des grandes côtes d’écoute. Mais je crois, personnellement, que pour arriver à la reconnaissance, il faut d’abord être reconnaissable, c’est-à-dire être unique en son genre.

    Cela n’est pas évident dans le milieu de la fantasy, car les livres se ressemblent souvent (du moins, à mon avis). Il n’est pas facile de sortir de l’influence de Donjons & Dragons. Mais lorsqu’un auteur propose quelque chose de différent, c’est à partir de ce moment qu’on va se souvenir de son nom, puis de son visage.

    Bon, assez parlé, je dois moi aussi tenter d’être unique à ma façon ;)

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  • 21 juillet 2009 à 19:28
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    Ce n’est pas, à mon avis, une frontière très définie de passer du status de relève au status d’écrivain. C’est comme quand on passe à la douane, on ne sait jamais combien de temps le douanier va nous examiner et nous fouiller avant (ou non) de nous laisser traverser. Pour chacun, ce sera différent selon notre humeur, notre allure générale, le fait d’être bien ou mal rasé et tout plein d’autres paramètres que le douanier pourra juger à sa guise. Ça dépendra aussi de l’humeur du douanier…

    Pour l’écrivain, ça dépendra de l’Oeuvre (oui, avec une majuscule), et de la perception de cette dernière par le public. Personnellement, je crois qu’un écrivain sort de la relève lorsque le public est certain qu’un autre livre suivra le précédent. Il y a beaucoup d’auteurs, qui ne publient qu’un livre, un peu moins qui en publient deux, un peu moins qui en publient trois, et ainsi de suite, jusqu’à ce que mort s’en suive. Ainsi, je crois qu’un écrivain est confirmé lorsqu’on sait que, à moins d’une mort inopinée et tragique, un autre livre suivra le précédent. Le problème c’est que selon le type d’oeuvre de l’écrivain, la taille de l’Oeuvre nécessaire à la reconnaissance va varier. Dans le cas où l’Oeuvre serait une série de livres formant ensemble une histoire, c’est peut-être plus difficile, car ce n’est pas nécessairement clair pour le public si l’écrivain de la relève débutera une autre saga après la première, ou s’il en restera là. Tout ça est évidemment très subjectif.

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  • 22 juillet 2009 à 9:19
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    Je lance une autre question sur le mot « relève »: n’y a-t-il pas une question d’âge également? Si quelqu’un dans la cinquantaine publie un premier roman, est-ce qu’il sera tout de même étiqueté du mot « relève » ?

    Et pour ce qui est de tes conditions, je te lance le défi suivant: voyons combien de temps ça te prendra pour apercevoir quelqu’un dans un lieu public en train de lire un livre de Jean D’ormesson, juste pour voir il peut bénéficier du titre de « relève » pour combien de temps!

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  • 22 juillet 2009 à 9:41
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    L’âge compte, évidemment, mais admettons ceci : si un écrivain commence à écrire à 25 ans, publie un livre par année jusqu’à 35 ans, il aura 10 titres à son actif. Pourtant, 35 ans pour un auteur, c’est encore très jeune! Dans la ville de Québec, seulement 8% des auteurs ont moins de 45 ans, selon ce que j’ai appris à la dernière rencontre de Première Ovation.

    À 10 livres et malgré son jeune âge, j’espère bien qu’on arrêterait de qualifier un auteur comme un écrivain de la « relève ».

    Nous pourrions élaborer une formule mathématique avec les variables suivantes :
    A = Nombre de publications
    B = Années d’expérience
    C = Âge
    … et ainsi de suite.

    À Première Ovation, on avait tendance à dire qu’un écrivain qui avait 2 publications pouvait sortir de ce groupe qu’on appelle la « relève » puisqu’il a réussi à publier un premier roman (peut-être un coup de chance) puis un deuxième (là, c’est plus probable que son expérience lui ait servi).

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  • 23 juillet 2009 à 2:04
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    Je crois comprendre le sens du mot « relève » dans le contexte que vous évoquez : celui d’un écrivain et de son œuvre. Il s’agit d’une étiquette encombrante, un « ‘écrivain de la relève » s’opposerait, si je comprends bien, à un ‘écrivain consacré ». Je ne connais pas de mot équivalent en France : « écrivain de la relève » pourrait-il se dire « nouvel écrivain » ?
    Mais qu’importe après tout ? Est-ce si important ?

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  • 23 juillet 2009 à 6:26
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    Ce l’est.

    Se faire étiqueter comme un écrivain de la relève, ça change la façon dont les médias nous traitent, dont nos pairs nous traitent, dont le grand public nous traite, dont les libraires nous traitent. Bref, c’est assez important.

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  • 23 juillet 2009 à 8:33
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    Dans mon « vieux » dictionnaire, relève = action de remplacer par un autre … qui assure le remplacement …

    Il y a tellement d’oeuvres de talents consacrés qui sont attendues par les lecteurs ET les distributeurs sans compter les « envahissantes » biographies qui inondent sans cesse les stands en vue dans les librairies régulièrement …

    Les oeuvres de la « relève » sont celles que le commis de librairie doit chercher dans l’ordinateur et retracer bien camouflées parmi toutes les autres de sa catégorie …

    Une chose est certaine cependant : la relève d’aujourd’hui sera le modèle à surpasser demain … ne résisteront que ceux qui entretiendront leur passion car, tôt ou tard, un grand talent comme le tien se révélera et deviendra la saveur du moment … patience, patience, patience …

    Pour ceux qui connaissent ton travail, il est évident que tu es sur le chemin de la reconnaissance … le voyage peut être plus ou moins long indépendamment de qui tu croiseras sur ta route!

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  • 31 juillet 2009 à 8:55
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    Et peut-être un peu moins imposant physiquement, peut-être? Pour la première conditon, je suis sûre que ça va arriver tôt ou tard. L’ennui, c’est que quand les gens lisent, les émotions ne paraissent pas beaucoup sur leur visage. Je crois avoir vu une fille lire mon livre une fois sur la rue. Vu qu’elle était rendu pas mal loin dans sa lecture, je suppose qu’elle détestait pas trop. Mais deviner son intérêt d’après son visage? Impossible!

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