Pas de subvention cette année

Eh non! Encore une fois, mes deux demandes ont été refusées, autant au fédéral qu’au provincial. Donc, pas d’écriture à temps plein pour cet automne.

C’est dommage. Le processus avait bien fonctionné durant l’été, malgré les belles journées qui m’ont parfois tiré dehors. L’automne aurait été parfait pour contrer cette mauvaise habitude. De septembre à novembre, il pleut presque tout le temps.

L’ermitage favorise l’écriture

… mais maudit que c’est plate.

… mais ça favorise l’écriture (je viens de le dire, je pense).

 

Ça fait déjà plusieurs jours que je passe en Beauce, à garder le chien pendant que mes parents partent en voyage. Maintenant, équipé de mon portable tout neuf, je sors dehors, j’allume un feu, je le regarde bruler pendant une heure et je m’acharne sur mon clavier minuscule.

 

En trois semaines, j’ai déjà révisé la moitié d’Alégracia et le Dernier Assaut. C’est débile. J’avais atteint le même résultat en trois mois pour le second tome.

 

J’ai même eu le temps d’écrire un Conte du Drakanitt et du Continent-Coloré sur un coin de table.

 

Mais, être seul pendant si longtemps, je le redis, c’est plate en maudit.

Sain de corps et d’esprit

Patrice Plante le fait aussi remarquer : les bonnes idées nous arrivent souvent dans la douche. Pourquoi?

Allons-y pour une réponse simple. Dans la douche, on fait le vide. On ne pense pas à ce qu’on fait, du genre : « Ah! Là je dois me laver le bras. Ah! Maintenant c’est la jambe. » L’esprit se met en pause, votre cerveau déteste ça et il fera de l’over-time sans vous le dire.

Lors d’un manque d’inspiration, Neil Bissoondath nous suggérait de prendre une longue marche. C’est le même principe. Et en plus, ça met la carcasse en forme.

À mon avis, il est primordial de rester en forme pour être productif. Le cerveau demeure un objet physique malgré tout ce qu’on en dira. Quand il est en santé, il travaille mieux.

Personnellement, mes idées sont beaucoup plus claires durant les périodes où je fais du sport. Un bon sommeil est aussi essentiel. Essayez donc d’écrire après avoir passé une nuit blanche? Quoique… ça pourrait quand même donner un drôle de résultat.

L’alimentation compte aussi. Au fil des années, j’ai constaté que certains aliments apportent des effets directs sur mon écriture. C’est peut-être juste un effet placebo, aussi.

Le café me stimule dans l’heure où je le bois, mais ça m’épuise plus rapidement ensuite. Je dois donc en boire de façon continue.

Le thon m’éclaircit les idées. Ça graisse les pistons, en bon français.

Le sucre apporte l’effet diamétralement opposé.

L’alcool diminue la gêne. Elle me fait écrire des choses que je n’oserais jamais écrire en temps normal. Le résultat est souvent mauvais, mais pas toujours.

La marijuana est utile pour faire gonfler votre fichier de scènes supprimées.

Kraft ne se doutait pas de celle-là

Je me souviens des paroles prononcées par Élisabeth Vonarburg, quand elle expliquait à ma blonde pourquoi elle n’écrivait pas immédiatement la suite de Chroniques du Pays des Mères.

Elle disait quelque chose qui ressemblait à : « Je voudrais bien, je connais l’histoire, mais le Jello ne prend pas. »

Ce fameux Jello. C’est plaisant quand il prend… et ça m’est arrivé hier.

La saga d’Alégracia s’achève déjà (pour moi) et je concocte d’autre projets depuis longtemps. Il y en a un parmi ceux-ci que j’affectionne particulièrement. Le titre provisoire de ce roman est Reconquêtes et, d’après moi, ça sera le titre final, car le récit et ses intrigues se rattachent toutes à cette idée.

J’ai déjà commencé à tisser la toile de fond dans plusieurs cours d’université. Des nouvelles de deux à quinze pages qui racontent le passé de cet univers, rien de plus. Néanmoins, je n’ai jamais réussi à cerner le maudit noyau de ce roman-à-naître. Je brasse, je brasse et rien ne s’assemble.

Et hier, en me promenant dans la rue, le flash est arrivé. D’un coup sec, je vous le dit, tous les morceaux se sont groupés ensemble, exactement comme si j’avais lancé un aimant dans un pot de clous. Le Jello a pris. Cinq personnages sont nés en autant de minutes, avec un passé et un avenir en prime. Le film a continué à déferler dans ma tête jusqu’à mon arrivée chez moi. Là, je me suis lancé sur l’ordinateur pour prendre des notes.

Un seul commentaire : quand ça arrive, c’est le fun.

Sauf que mon héros principal n’a toujours pas de nom. Lui, il sera vaporeux tant qu’il n’aura pas été baptisé. Je bloque, c’est une partie du Jello qui reste à prendre. Toute l’histoire est là, sauf l’élément central.

C’est con, hein?

L’attrait de la tournée

Comme je vais avoir plus de temps cet automne (pas d’étude, travail à temps partiel), j’ai envie d’entreprendre une tournée des librairies. Une grosse, pas juste une séance par mois mais peut-être deux ou trois par semaine.

Sauf que là, je suis en dilemme. Une telle tournée réduira mon temps d’écriture et entraînera des dépenses importantes (déplacements, impression d’affiches promotionnelles, etc.). Le bon côté, vous l’aurez deviné : c’est un excellent moyen pour faire gonfler mon chiffre de vente.

Beaucoup de librairies n’ont pas encore mes livres en stock. Ils n’ont jamais entendu parler d’Alégracia et ça se comprend, puisque seuls les médias de la Beauce et de l’Estrie l’ont abordé (à l’exception de Bazzart et de Salut Bonjour!, je crois). Donc, si je fais une séance à la Librairie X, ceux-ci garderont des copies d’Alégracia sur leurs étagères après mon passage. Ça sera déjà ça. J’aurais aussi discuté avec les vendeurs (en général, les libraires choisissent ce métier parce qu’ils aiment bien les auteurs) et ils partageront cette fabuleuse expérience avec leurs clients.

Bref, vous comprendrez qu’une séance de signature, on ne fait pas ça pour les ventes directes mais pour créer des relations avec les marchands. Une demi-douzaine de ventes équivaut à une excellente journée. Je l’ai compris depuis ma première expérience.

Mon objectif ultime serait de générer une émeute. Hmm.

L’an prochain, peut-être.

Trois journées intensives

De mercredi à vendredi, je suis en Beauce pour garder le chien de mes parents durant leur absence. Personne parle, personne crie. Je suis tout seul.

 

J’en profite donc pour m’adonner à l’écriture à 100%. Une journée est déjà passée et le résultat parle par lui-même : j’ai corrigé l’équivalent d’une demi-semaine de travail.

 

J’adore le rythme de vie de mon appartement. Nous cohabitons à cinq. Ça met de l’action mais, quand vient le moment de se concentrer, c’est – hmm– plus ardu. En plus, ma chambre est au deuxième étage. Quand il fait vingt-cinq degrés à l’extérieur, la sueur me dégoute du front jusqu’au menton.

 

Ici, je n’ai pas ces problèmes. L’ordinateur que j’utilise gronde comme une balayeuse, mais il marche, c’est ça l’important. Pour me distraire, il n’y a qu’Harry Potter ou les parties de golf impromptues.

 

Bref, écrire ailleurs, ça fonctionne. Et pour répéter l’expérience plus souvent, je vais continuer à magasiner les ordinateurs portatifs. J’en parle depuis deux ans, je sais, mais un jour, le fameux bouton « Checkout » sur le site de Dell, je vais cliquer dessus. Promis.