Vous venez de publier un livre et vous êtes excité à l’idée de faire des séances de signatures? Tant mieux. C’est bien d’être excité pour ce genre de chose, car signer des livres et rencontrer ses lecteurs, ça fait partie du plaisir du métier. À moins d’avoir la vie sociale d’un chien enragé.

Au Québec, vous devriez faire des séances de signatures pour les bonnes raisons. Car si vous vous attendez à vendre des tonnes de copies, vous allez être déçus.

Les séances de signatures dans les librairies

La plupart des libraires avec qui j’ai eu la chance d’être en contact appellent les séances de signatures des « leçons d’humilité », et avec raison.

Prenons immédiatement pour acquis que vous n’êtes ni Patrick Senécal ni India Desjardins. Vous êtes un auteur ordinaire qui essaie de trouver des manières d’aller chercher quelques lecteurs supplémentaires.

Le premier réflexe qui vous viendra en tête sera de contacter des librairies et d’organiser des séances de signatures.

C’est correct. Tant que vous n’entretenez pas l’illusion qu’on fera la queue pour vous rencontrer.

Durant une bonne séance de signatures, vous allez vendre 3 livres. Si elle est excellente, vous allez en vendre 5. Si vous en vendez plus de 10, c’est parce que vous vous êtes déplacé un samedi 23 décembre.

L’importance du lecteur qui s’arrête devant vous

C’est un fait : les gens ont peur des auteurs qui signent des livres. Ils sont intimidés, et c’est dommage, parce qu’ils n’ont aucune raison de l’être. On est là pour jaser.

Si quelqu’un prend la peine de s’arrêter et de vous parler, interprétez ce geste comme un signe. Peut-être que ce lecteur-là est plus engagé que les autres. Chose sûre : il aime les livres et les auteurs, et veut entendre les écrivains s’exprimer à propos de leurs oeuvres.

Ce lecteur-là est important.

Ce n’est pas un mononcle ou une matante qui choisit des bestsellers sur les étagères du Walmart. C’est un passionné de littérature. Et s’il achète votre oeuvre, il va probablement en parler à ses amis. En bien ou en mal. Ça dépend de la qualité des écrits qui se retrouvent entre vos couvertures.

Si votre livre est bon, faire des séances de signatures est une excellente manière pour déclencher du bouche-à-oreille. Mais, je le répète : vos ventes pourront être comptées sur les doigts d’une seule main.

Le contact avec le libraire

L’autre raison pour laquelle j’aime faire des séances de signatures dans un librairie, c’est pour avoir la chance d’y rencontrer les libraires. Je me dis que s’ils ont bien voulu m’accueillir entre leurs murs, ils sont probablement sympathiques.

Rencontrer les libraires vous permettra de mieux connaitre leur milieu, et vice versa. Vous allez parler de votre démarche et de votre oeuvre aux clients, mais aussi aux employés de l’établissement durant les heures creuses. Si j’étais un libraire, je trouverais qu’un auteur serait mieux placé pour me parler de ses écrits qu’un vulgaire communiqué de presse. Et si ses paroles m’intéressaient, je lirais peut-être son roman. Et si je le lisais et l’appréciais, je serais plus enclin à le conseiller.

Ça va de soi.

Prenez donc la peine de rencontrer le personnel, durant votre passage. Ce sera enrichissant pour vous autant que pour eux.

Comment faire pour organiser une séance de signatures dans une librairie?

Appelez. N’écrivez pas de courriels. Si vous cherchez sur Internet pour trouver les adresses de courriel de vos librairies préférées, il y a de fortes chances que vous tombiez sur des adresses qui sont inutilisées. Moi, ça m’arrive tout le temps.

Trouvez le numéro de téléphone. Appelez. Demandez à parler au gérant.

Et, de grâce, avant de décrocher le combiné, assurez-vous d’abord que vous livres sont disponibles sur le marché. Si vos livres sont autoédités, ça risque de compliquer les choses.

Les séances de signatures dans un salon du livre

Dans ce cas-ci, l’importance du lecteur est à peu près semblable qu’en librairie. Quelqu’un qui prend la peine de se déplacer et de payer pour entrer dans un salon du livre est :

  • un féru de lecture; ou bien
  • un fan de Josélito Michaud, Lise Dion, Soeur Angèle, etc.

Il y a quand même de bonnes chances pour que ce soit un féru de lecture.

Pour y participer, contactez votre éditeur pour prendre un arrangement. Certains éditeurs vont rembourser vos dépenses (hôtel, déplacement, repas), d’autres non.

Réfléchissez à cette variable, sinon, ça risque de vous couter cher. À moins, bien sûr, de considérer la possibilité de dormir sur un futon, chez un ami.

Bien que le potentiel de vente dans un salon du livre soit supérieur que celui dans une librairie, pendant une séance de signatures, ne vous attendez pas à vendre des tonnes de copies.

À l’époque d’Alégracia, j’étais agressif. Je participais aux salons régionaux du jeudi au dimanche, et j’y restais presque 12 heures chaque jour. J’arrivais à y vendre entre 60 et 100 livres, mais je devais interpeler les gens au passage pour leur présenter ma série.

Si vous êtes prêts à déployer cette énergie, tant mieux. Pour ma part, ce comportement m’a vite écoeuré.

Aujourd’hui, je fais environ 2 heures de séances quotidiennement, et je limite ma participation à 2 ou 3 jours maximum. J’avoue être plus passif, mais si quelqu’un s’arrête à ma table, je vais m’entretenir avec lui avec plaisir, même pendant une heure. Le reste du temps, je passe du temps avec mes collègues auteurs. Parce qu’on jase littérature et c’est tripant.

Les salons en région vs les salons de Québec et de Montréal

La dynamique des salons en région est différente que celle à Montréal ou à Québec.

Dans les grands centres, beaucoup d’auteurs sont présents. Les visiteurs se dressent généralement une liste d’écrivains qu’ils veulent rencontrer et les visitent à tour de rôle. Si vous êtes dans cette liste, tant mieux. Sinon, meilleure chance la prochaine fois.

En région, les visiteurs font le tour des salons puisque ceux-ci sont rarement encombrés. Ils prennent la peine de visiter chaque kiosque. Soyez alors prêts à présenter votre oeuvre à des gens qui ignorent qui vous êtes. Ce phénomène arrive rarement dans les grands centres.

Les signets

Que vous soyez dans une librairie ou dans un salon du livre, assurez-vous d’avoir des signets à portée de main. Plusieurs lecteurs seront intéressés par vos livres, mais auront épuisé leur budget avant de vous rencontrer. Un signet leur permettra se rappeler de vous.

Et de grâce, ne donnez rien d’autre. J’ai autrefois eu un « trip » un peu bizarre, celui d’essayer de donner n’importe quelle cochonnerie durant mes séances de signatures : casquettes, aimants de frigo, blocs de post-it, etc. Sans blague.

Je vous le confirme : seul le signet a la cote.

Demandez à votre éditeur de vous en fournir. S’il ne le peut pas, considérez d’en imprimer vous-mêmes, mais faites approuver votre design au préalable.

La rencontre entre l’auteur et le lecteur

Peu importe si vous signez des livres dans une librairie ou dans un salon, le succès de votre entreprise ne se compte pas en ventes. Fiez-vous plutôt à la qualité des rencontres que vous y faites. Vous pourriez faire découvrir votre oeuvre à une seule personne, mais si celle-ci finit par adorer ce que vous écrivez et est engagée dans son milieu, ça peut vous être bénéfique à moyen-long terme.

Rappelez-vous ce que j’ai dit au début de ce dossier, à propos du bouche-à-oreille.

Maintenant que vous êtes prêts à rencontrer vos lecteurs, sachez comment utiliser les réseaux sociaux à votre avantage.

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Pourquoi un écrivain devrait-il faire des séances de signatures?
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12 avis sur « Pourquoi un écrivain devrait-il faire des séances de signatures? »

  • Ping :lacapitaleblogue.com | Pourquoi un écrivain devrait-il faire des séances de signatures?

  • 5 juillet 2011 à 5:59
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    J’ai toujours aimé faire des séances de signatures. Et pas seulement parce qu’elles ont été pour moi presque le seul moment où je vendais des livres… La rencontre avec les lecteurs est un moment précieux.

    J’ai pris l’habitude d’être assez actif. Debout devant ma table, je salue les gens et j’essaie de les attraper en leur donnant le flyer de ma série. Comme tu dis, ça demande de l’énergie. Mais c’est un bon investissement selon moi.

    J’aime bien les sujets de tes derniers billets. :)

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  • 5 juillet 2011 à 8:02
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    Billet fort intéressant et très pertinent! Je suis gérant de librairie et je viens tout juste d’organiser une rencontre d’auteur avec Malcolm Reid, à ma librairie Archambault du Vieux-Québec. Nous avons reçu quelques curieux, mais l’enthousiasme de l’équipe et de l’auteur ont fait de cette rencontre, un succès.
    Même si l’auteur n’a pu vendre que quelques copies de son essai (même pas un roman!), il a rencontré quelques personnes et surtout nous a lu des passages forts inspirants…
    Il est certain que nous allons répéter l’expérience!
    C’est vrai que les libraires sont souvent des gens passionnés (eh oui, même dans les librairies « non-affiliés »! ) et les rencontres d’auteurs, peu importe les occasions, sont toujours des moments uniques pour partager, échanger et souvent, faire de belle découvertes!
    On partage ce billet !!

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  • 6 juillet 2011 à 8:01
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    Voici un témoignage très intéressant !

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  • 10 juillet 2011 à 8:09
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    Salut…

    Billet intéressant…

    Est-ce que les maisons d’édition obligent les écrivains à participer à un certain nombre de salons du livre ou si c’est vraiment libre aux auteurs de décider de leur participation?

    Je me pose la question car je vois qu’il y en a beaucoup des salons… et il est impossible de tous les faire j’imagine… et certains doivent être plus intéressants à faire que d’autres…

    Est-ce que tous les éditeurs se déplacent pour tous les salons à chaque fois? Ca revient souvent…

    Ca fait beaucoup de questions d’un coup… hahahahaha

    Bye!

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  • 16 juillet 2011 à 8:55
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    Super billet Dominique! J’avoue que je suis entièrement d’accord avec ce que tu dis! À ma librairie, on organise très peu de séances de signatures, essentiellement pour éviter aux auteurs de se faire sécher les dents pendant 3 heures pour rien, ma librairie en étant une de centre-ville de région, on n’attire pas des foules pour les auteurs… Malheureusement! C’est arrivé une seule fois que l’on fasse une séance et l’auteur était du genre agressif (mais gentiment on s’entend!) dans son approche et il avait eu un relativement bon petit succès! Personnellement, j’aimerais tellement qu’il y en est plus, mais il faut parfois tenir compte de la réalité et de l’affluence réelle dans les librairies pour en organiser. Pour ce qui est des Salon du livre, alors là, on poursuit le même but: moi aussi j’arpente les salons du livre pour pouvoir parler à des auteurs et ainsi, découvrir leurs oeuvres! Je crois d’ailleurs que les auteurs qui se présentent pour vendre des livres dans les Salons font fausse route: ils sont là avant tout pour parler avec leurs lecteurs, même si la personne ne repart pas avec un livre tout de suite, elle va parler de sa rencontre avec ses collègues au bureau lors de son lunch, à ses ami(e)s, à sa famille. C’est comme ça que l’on fait du bouche-à-oreille, c’est comme ça que l’on fait de la pub et c’est toujours plus efficace si l’auteur est à sa table pour parler de ses livres plutôt que pour en vendre. Mais ça reste une question d’attitude et de choix. Bon, on s’en rejasera au prochain SLM, je risque d’être la lectrice qui va te prendre une heure de ton temps. ;)

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  • 20 juillet 2011 à 16:50
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    Simon : En général, les éditeurs n’obligent pas leurs auteurs à participer aux salons. Mais j’ai déjà mis l’oeil sur un contrat qui l’exigeait. C’était un mauvais contrat. Très mauvais.

    Aussi, ce ne sont pas tous les éditeurs qui se déplacent aux salons. Le mien (400 coups) ne fera que ceux de Montréal et Québec cette année.

    Prospéryne : Je suis du même avis que toi, concernant les salons. Conséquemment, j’ai changé mon attitude.

    Répondre
  • 22 juillet 2011 à 14:22
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    Ca veut donc dire que pour cet éditeur, tu pourras seulement faire les salons de Montréal et Québec… Si je comprends bien… ca donnerait rien d’aller aux autres…

    Selon ton expérience, est-il préférable de miser beaucoup sur Montréal et Québec seulement, ou bien de miser un peu sur plusieurs salons dont ceux en région? J’imagine qu’il est impossible de tous les faire, cela demande beaucoup de temps (pas toujours facile de se libérer lorsqu’on travaille) et cela représente des dépenses aussi (transport, hébergement)… J’imagine qu’il faut choisir certains et en laisser tomber d’autres…

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  • 25 juillet 2011 à 14:36
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    Simon : Ça ne donnerait rien d’aller aux autres, effectivement, puisque mes livres ne seraient pas sur place.

    Personnellement, je préfère les salons en région. C’est plus relax et les ventes ne sont pas moins bonnes qu’à Québec ou Montréal (dans mon cas).

    Un auteur peut les faire tous, mais il devra dépenser pour le déplacement et l’hébergement, à moins que son éditeur paie toute sa tournée, ce qui est rare.

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  • Ping :Conquérir les médias grâce aux services de presse | Dominic Bellavance

  • 3 février 2016 à 5:00
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    Bonjour,
    En ce qui me concerne, je voudrais dire ceci : j’invite tous les protagonistes du livre : lecteur, auteur, éditeur, libraire, à méditer cette maxime pleine de bon sens : Un livre – cette lumière de l’esprit – sans lecteurs, est comme un éditeur sans auteurs, un libraire sans clientèle. Alors, soutenez-vous, tous les quatre, les uns les autres, vous êtres indispensables les uns aux autres ! (J. Chabih).

    Répondre
  • Ping :100 trucs pour faire la promotion de vos livres • Dominic Bellavance, écrivain

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