Un douzième de chandelle

Tu verras, clavier est en ligne depuis maintenant plus d’un mois et, déjà, la fréquence des visites connait une excellente croissance. Je tiens à remercier les lecteurs qui sont au rendez-vous, en particulier ceux qui alimentent les discussions dans les commentaires. En espérant continuer cette aventure encore longtemps!

En cinquième position

Hier, Tu verras, clavier se retrouvait à la position #5 sur WordPress.fr

Pour célébrer ce premier mensiversaire, je me suis offert une gâterie : un nom de domaine tout frais (www.tuverrasclavier.com). Il est encore dans le four et devrait être prêt dans quelques heures.

R.I.P. 10 248 mots

J’ai fini hier la première révision d’Alégracia et le Dernier Assaut. Durant cette première relecture, je corrige habituellement les erreurs de PDV et je supprime les passages jugés inutiles. Par là, j’entends les mots vides, les paragraphes qui n’apportent rien à l’histoire et, dans certains cas, les chapitres qui tirent le lecteur hors de l’intrigue.

J’évite de tout perdre. En général, je déplace les passages élagués dans un document appelé « scenes_supprimees.doc » pour d’éventuels recyclages (ou juste une relecture qui me fait sourire). Ce fichier compte maintenant 10 248 mots, soit presque la longueur d’une novella.

Cette pratique est essentielle. Je l’ai réalisé au fil des années. Ça fait partie du métier et il est inutile de grogner pour ça.

On ne peut pas produire un premier jet parfait. Je crois même qu’il est préférable d’écrire des chapitres plus longs pour ensuite nettoyer tout ça et garder les passages qui se démarquent. Faites l’analogie avec un jeu de carte. Retirez les « 2 », les « 3 » et les « 4 ». La conséquence? Vos mains seront meilleures à coup sûr.

Dans le personnage

Je lisais un commentaire de Kristaline qui se demandait comment on crée de la profondeur à un personnage de fiction.

Cela m’a amené à réfléchir sur ma propre écriture. Du même coup, j’ai eu envie de fournir une réponse… mais ce n’est pas évident.

Chose certaine, je doute qu’il puisse exister un bouquin à ce propos. Si je me trompe, n’hésitez pas à donner vos références dans les commentaires. Je suis curieux de voir de quelle façon on aborde le sujet.

Ma vision – bien personnelle – d’un personnage profond, pour faire un vilain jeu de mot, serait un personnage dans lequel l’auteur a creusé. Il porte un bagage d’éducation, de sentiments, de personnalité. Il est vrai.

Laissez les « homme, 25 ans, 5 pieds 11, yeux bleus, cheveux noirs » pour les réseaux de rencontre. Certes, ces traits physiques, il faut les définir. Mais ça n’amène aucune profondeur.

Comment faire, alors?

Je crois que tout dépend d’une capacité essentielle de l’écrivain : celle de comprendre les gens. À des degrés extrêmes. Ouvrez le journal et lisez un article où l’on décrit un homicide affreux. Seriez-vous capable de vous mettre à la place du tueur et dire : « oui, c’est normal qu’il en soit arrivé là »?

Pas besoin d’être un malade mental pour comprendre l’esprit d’un méchant, par exemple. Je suis certain que J.K. Rowling est saine d’esprit et, pourtant, elle nous offre un Tom Riddle à la fois terrifiant et criant de vérité.

Ne pas juger et comprendre. C’est un bon début. Mais pour en arriver là, il faut d’abord les avoir construits, ces personnages.

Je consacrerai quelques billets à ce propos.

À suivre…

Écrire pour vivre?

Je suis présentement en train de lire Écrire pour vivre, de Jean-Benoît Nadeau, gracieuseté de mes beaux-parents pour mon demi-anniversaire. Cette lecture, très enrichissante, me permet de voir d’autres facettes d’un métier que je commence à bien connaitre. On y parle beaucoup de vente, entre autres, mais pas seulement la vente de livres. L’auteur nous apprend à marchander des idées, des droits d’auteurs et même du bon travail.

Je viens de terminer le premier chapitre et je me rends compte que cette lecture tombe à pic. Je me remets souvent en question depuis les dernières semaines (voir un certain billet) et la réponse de subvention que j’ai reçue aujourd’hui ne m’aidera pas à remonter la pente. En ce sens, Écrire pour vivre me motivera peut-être à poursuivre ce cheminement laborieux. Espérons-le.

Boucler la boucle

Hier, j’ai trouvé un trésor.

Je cherchais mes vieux CD de Nightwish que j’avais perdus depuis deux ans. J’ai mis ma chambre complètement à l’envers pour tenter de les retrouver. Mon garde-robe et mes tiroirs ont même souffert d’une chirurgie à cœur ouvert.

Après une demi-heure infructueuse, j’ai déplacé ma commode pour regarder derrière. J’y ai déniché une pochette bleue qui nageait dans la poussière et les cheveux entortillés. Le voilà! C’était Century Child, le premier album de Nightwish que j’avais acheté au HMV de Sainte-Foy. Je l’ouvre et… QUOI? Le disque était manquant.

Ça c’est bien moi.

J’ai toujours eu la mauvaise habitude de ranger mes CD dans la première pochette qui me tombe sous la main. Cela rend ma collection incohérente. Dans ma minuscule étagère de rangement, l’étui de Nathalie Imbruglia contient un disque de Marylin Manson (que je n’ai d’ailleurs jamais acheté, pourquoi j’ai ça?).

Hors de moi l’idée d’abandonner mes recherches. J’ai ouvert tous les caissons en plastique pour vérifier leur contenu. J’ai fait de drôles de découvertes. Big Shniny Tunes 2 contenait un jeu vidéo. Garage inc. de Metallica, par sa facture merdique de pochette-double des années 90, a cassé en deux pendant que je le manipulais.

Après avoir grogné devant trois étuis vides, j’ai ouvert Sixteen Stone de Bush. J’y ai trouvé un disque Maxell CD-R 700 MB avec une inscription au crayon de feutre noir : « Musik??? ».

Ça ne ressemblait pas à mon écriture. En plus, le mot apparaissait près de la circonférence du disque, alors que j’écris toujours sur les lignes prévues à cet effet. Pourtant, vers le début des années 2000, j’ai vécu un trip de tout écrire avec des « k », un mauvais pli acquis sur le diabolique MSN.

« Fak, kes tu fais à soir? T’ékoutes de la Musik??? »

J’ai pris le CD, je l’ai inséré dans mon ordinateur. iTunes m’a annoncé que ma trouvaille était effectivement un disque audio, de vingt-cinq pistes. J’ai sélectionné la première et j’ai appuyé sur Play.

Je me suis senti exactement comme l’un des personnages de Ratatouille qui prend la première bouchée de son mets.

Je connaissais cette chanson. Une mélodie bohémienne sur laquelle dansait une jeune fille. La suivante était un air sortie d’une boite à musique, opérée par un historien qui avait perdu ses deux mains. L’autre jouait près d’un arc-en-ciel où, chaque jour, un nuage noir grandissait.

Ce disque était la compilation que j’avais montée pour m’inspirer dans l’écriture d’une histoire intitulée L’Ombre de l’arc-en-ciel. Je l’avais rédigée en l’an 1999, à une époque naïve, agréable, où je pianotais sur mon clavier pour nourrir mes espérances. Cette ébauche m’avait servi de toile de fond pour une histoire de plus grande envergure.

J’ignorais, à ce moment, que je travaillerais encore dessus en 2007.

Aujourd’hui, je vais réviser Alégracia et le Dernier Assaut en écoutant ce disque, avec l’agréable impression que je suis en train de boucler la boucle.

A little trip under the sun

Tout s’est déroulé dimanche dernier.

Assis dans mon salon, je décide de suivre le conseil de Gabriel (ie. travailler ailleurs que chez moi). J’en ai assez d’être enfermé à l’intérieur, à réviser le tapuscrit d’Alégracia and the Silver Serpent, pendant que les autres s’amusent dehors. Midi vient de passer et l’air devient irrespirable. J’ai envie de sortir.

J’insère mon document dans un sac, je prends mes patins à roues alignées et je pars en voiture.

Arrivé à Sainte-Marie, j’enfile mon équipement derrière le dépanneur habituel. Je monte sur la piste cyclable et je décide de me rendre à la halte, située à la frontière de Vallée-Jonction, pour terminer ma révision. S’écraser à l’ombre d’un arbre, après de l’exercice, quoi de mieux?

Je patine sous le soleil et, après un moment, je passe devant les tables à pique-nique. L’endroit est bondé de cyclistes. Je viens tout juste de commencer, en plus… pourquoi m’arrêter maintenant?

« Je vais continuer jusqu’au pont de Vallée-Jonction et revenir, me dis-je. Je suis pas encore assez épuisé… tsé. »

Et je repars donc, pour me rendre compte que la deuxième moitié de piste est foutrement plus longue! Après une heure, j’arrive au bout du chemin. Ma bouteille de Gatorade est presque finie. En plus, tout ce temps-là, le vent me soufflait dans le dos! Câlisse.

Je me retourne et patine à contre-courant, pour revenir. Un morceau de gravier se coince dans une roue. Ça fait : « scouic-scouic-scouic-scouic-scouic ». Je sue comme un porc et il me reste encore 10 kilomètres à franchir.

Ma soif s’accumule durant une heure. J’arrive à la halte. Il n’y a personne autour. Le cœur veut m’exploser et ma vue s’embrouille.

Je m’assois pour reprendre mes sens. Tant qu’à y être, je sors le tapuscrit d’Alégracia and the Silver Serpent, histoire de gagner du temps.

« Sintara lowered her voice as if she feared that somekfe fepq xaaaxcccc ccceeeeeaazzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz. »

L’expérience n’a pas été concluante.

Home sweet home.