Hier, j’ai trouvé un trésor.
Je cherchais mes vieux CD de Nightwish que j’avais perdus depuis deux ans. J’ai mis ma chambre complètement à l’envers pour tenter de les retrouver. Mon garde-robe et mes tiroirs ont même souffert d’une chirurgie à cœur ouvert.
Après une demi-heure infructueuse, j’ai déplacé ma commode pour regarder derrière. J’y ai déniché une pochette bleue qui nageait dans la poussière et les cheveux entortillés. Le voilà! C’était Century Child, le premier album de Nightwish que j’avais acheté au HMV de Sainte-Foy. Je l’ouvre et… QUOI? Le disque était manquant.
Ça c’est bien moi.
J’ai toujours eu la mauvaise habitude de ranger mes CD dans la première pochette qui me tombe sous la main. Cela rend ma collection incohérente. Dans ma minuscule étagère de rangement, l’étui de Nathalie Imbruglia contient un disque de Marylin Manson (que je n’ai d’ailleurs jamais acheté, pourquoi j’ai ça?).
Hors de moi l’idée d’abandonner mes recherches. J’ai ouvert tous les caissons en plastique pour vérifier leur contenu. J’ai fait de drôles de découvertes. Big Shniny Tunes 2 contenait un jeu vidéo. Garage inc. de Metallica, par sa facture merdique de pochette-double des années 90, a cassé en deux pendant que je le manipulais.
Après avoir grogné devant trois étuis vides, j’ai ouvert Sixteen Stone de Bush. J’y ai trouvé un disque Maxell CD-R 700 MB avec une inscription au crayon de feutre noir : « Musik??? ».
Ça ne ressemblait pas à mon écriture. En plus, le mot apparaissait près de la circonférence du disque, alors que j’écris toujours sur les lignes prévues à cet effet. Pourtant, vers le début des années 2000, j’ai vécu un trip de tout écrire avec des « k », un mauvais pli acquis sur le diabolique MSN.
« Fak, kes tu fais à soir? T’ékoutes de la Musik??? »
J’ai pris le CD, je l’ai inséré dans mon ordinateur. iTunes m’a annoncé que ma trouvaille était effectivement un disque audio, de vingt-cinq pistes. J’ai sélectionné la première et j’ai appuyé sur Play.
Je me suis senti exactement comme l’un des personnages de Ratatouille qui prend la première bouchée de son mets.
Je connaissais cette chanson. Une mélodie bohémienne sur laquelle dansait une jeune fille. La suivante était un air sortie d’une boite à musique, opérée par un historien qui avait perdu ses deux mains. L’autre jouait près d’un arc-en-ciel où, chaque jour, un nuage noir grandissait.
Ce disque était la compilation que j’avais montée pour m’inspirer dans l’écriture d’une histoire intitulée L’Ombre de l’arc-en-ciel. Je l’avais rédigée en l’an 1999, à une époque naïve, agréable, où je pianotais sur mon clavier pour nourrir mes espérances. Cette ébauche m’avait servi de toile de fond pour une histoire de plus grande envergure.
J’ignorais, à ce moment, que je travaillerais encore dessus en 2007.
Aujourd’hui, je vais réviser Alégracia et le Dernier Assaut en écoutant ce disque, avec l’agréable impression que je suis en train de boucler la boucle.