Relire et appliquer « Comment ne pas écrire des histoires »

Je relis religieusement le texte d’Yves Meynard intitulé Comment ne pas écrire des histoires tous les six mois. À mon humble avis, c’est le meilleur texte qui s’adresse aux écrivains débutants… et même aux moins débutants. Ses qualités sont nombreuses : court, direct, drôle, complet. Un incontournable.

À ma première lecture – en 2004 je crois – ce texte m’a fait prendre conscience de plusieurs tics d’écriture que j’avais. Quand Meynard donnait des exemples sur les situations à éviter, ça me gênait, car je me reconnaissais assez souvent dans sa description caricaturale de l’écrivain naïf. Un coup dur sur l’orgueil! Moi qui me croyais parfait (ouais, quand on commence, on se croit parfait, et plus on avance, plus on est pourri).

J’ai fini ma lecture et dès le lendemain, j’arrivais à relever des erreurs dans mes textes qui étaient autrefois invisibles. Ça m’a découragé un peu. Je me disais : « Eh boy! Écrire, c’est dur! », et maintenant je me réponds : « Oui mon pit, mais c’est comme ça. »

Aujourd’hui, je dis sans gêne que cette page HTML de 10 000 mots a changé ma façon d’écrire. Mieux encore? Je la relis et constate que je ne fais pratiquement plus aucune des erreurs énumérées là-dedans. Les notions ont fini par me rentrer dans la caboche. Non, aujourd’hui, j’aime mieux investir mes énergies sur des erreurs plus élaborées.

La fin de tiTexte.net

Ça y est. J’ai pris ma décision.

J’aimerais dire que c’était une décision difficile, mais ce n’est pas le cas. Parce que j’en ai marre.

En février 2008, je croyais faire une bonne action en ouvrant tiTexte.net pour permettre aux auteurs francophones du monde entier de publier de la poésie et des nouvelles sans se faire envahir par la pub et les « GIFs animés de chatons ». Ça s’est bien passé au départ, et puis les problèmes ont commencé à me tomber dessus.

Et si au moins c’était des problèmes techniques! Mais non! Nous sommes sur l’Internet. La résidence même de la loi de Murphy.

Dès les premiers mois d’activité, des vandales ont envahi le site en distribuant des votes négatifs à tout le monde pour rehausser leur propre image. Bravo, vraiment. Et quelle était la réaction des gens qui recevaient ces votes? Ils se plaignaient à moi. Mais ce n’était pas des courriels où l’on rapportait des problèmes techniques, mais plutôt des formulations qui ressemblent à : « J’ai reçu plein de mauvais votes! Je ne comprends pas! Mes textes sont excellents! J’EXIGE qu’on m’explique IMMÉDIATEMENT! »

OK, j’avoue que ce problème est de ma faute, en partie. Je n’ai pas installé d’interface administrative sur tiTexte.net. Pourquoi? Parce que ça prend des semaines, voire des mois, à programmer une telle interface pour qu’elle soit efficace. Je n’ai tout simplement pas ce temps à investir (du temps qui, soit dit en passant, est bénévole.)

Quelques mois plus tard, c’est la guerre. D’autres « trolls » s’infiltrent sur le site pour insulter les honnêtes gens. La réaction naturelle : la plainte, souvent manifestée avec beaucoup de gros mots et de points d’exclamation.

J’ai essayé de le dire à maintes reprises : ma boite de réception est pleine, les amis. J’aurai beau vous le dire encore et encore, mais personne n’écoute. Ignorez ces connards! La vie continue!

Et là, mon serveur devient un peu plus lent avec le temps (et c’est normal, il y a beaucoup de textes et de votes là-dessus), et certaines personnes éprouvent des problèmes pour se loguer. Eh bien voilà qu’on m’accuse de faire du favoritisme envers les membres qui sont « bitch » en bloquant l’accès aux membres « honnêtes ». Je prends la peine d’expliquer la situation, clairement, sans utiliser de jargon informatique. La réaction? On ignore tout ce que j’écris et on m’accuse encore!

Oui! C’est vrai, je l’avoue enfin! tiTexte.net est un complot contre l’humanité!

Voyons donc!

Là, je suis tanné de me sentir obligé de répondre à tout ça. Non seulement les plaintes poussent dans ma boite de réception comme de la mauvaise herbe, mais en plus on me pointe sans cesse du doigt alors que je ne suis qu’un bénévole. Je n’ai pas fait un sou avec tiTexte.net et j’ai investi beaucoup de mon temps personnel là-dedans. À date, ce projet se traduit seulement par une montagne de problèmes.

Vers la fin de la semaine, je vais publier un avis comme quoi le site va fermer. Je vais aussi effacer tous les votes pour que les membres actuels puissent se loguer sans problème et ainsi récupérer leurs textes. Ensuite, je débranche tout.

OK, c’est ma semaine

Depuis dimanche, j’ai :

  • reçu 5 commandes sur ma boutique en ligne alors qu’habituellement, je reçois ce nombre dans une année;
  • obtenu une réponse encourageante de la part d’un éditeur;
  • eu une bonne critique sur la Première chaîne de Radio-Canada pour Alégracia; et finalement
  • reçu 150 livres en don de la part d’une inconnue.

Avec ça, je me demande ce que la semaine peut encore me réserver.

Changement de nom

Depuis aujourd’hui, le projet Caressez-moi est officiellement renommé Mes pieds dans tes lettres. Ce dernier titre a beaucoup plus de signification par rapport à la nature antilittéraire du livre et – Amy avait raison – ça fait beaucoup moins « Harlequin ».

Le site officiel restera au www.caressez-moi.com jusqu’à nouvel ordre. J’ai pas envie de payer 10 $ et me taper un redesign de site pour rien.

Je les changerai quand un éditeur dira : « oui ».