Vous auriez pu lire autre chose. VRAIMENT autre chose. Au lieu de démarrer Tu verras, clavier, j’ai failli ouvrir un blogue fictif où Miguel, un gigolo avec un trop plein d’émotions, aurait raconté ses aventures à travers les chambres d’hôtel de Québec.
Imaginez un peu…
Non, finalement, arrêtez ça. C’est malpropre.
Au départ, je pensais m’ouvrir un blogue pour raconter les péripéties dans le métier d’écrivain. Et là, je me suis dit : « Écrivain! Quoooi de plus plate?! ». Je comparais le projet aux blogues célèbres comme Mère indigne ou à Un taxi la nuit, où les narrateurs vivent de trépidantes aventures pour nourrir leur prose. Mais les écrivains, eux? Ils restent assis en face de leur ordinateur, du matin jusqu’au soir, en compagnie d’amis imaginaires.
L’idée de Miguel m’est alors venue. Avec un sourire en coin.
C’était un signe de lâcheté.
Je me suis souvenu de mon cours d’Écriture de fiction II, où un élève m’avait demandé (en cachant la note de son texte) comment on écrit une bonne histoire. Sachant qu’il revenait de pause et qu’il avait encore de l’eau autour de la bouche, je lui ai répondu, un peu naïvement :
« L’écrivain idéal, selon moi, me raconterait sa promenade vers l’abreuvoir et me tiendrait en haleine jusqu’à la fin. »
La semaine d’ensuite, il a relevé le défi. Je n’en revenais pas. Son texte était excellent et je voulais même connaitre la suite. C’est en me rappelant ce fait cocasse que je me suis dit : « OK Miguel, je n’ai pas besoin de toi ».
En démarrant ce blogue, je m’aventure sur un terrain épineux. Mes écrits iront se classer dans l’une de ces catégories : les blogues palpitants où l’auteur semble mener une vie rocambolesque (et dont tous les lecteurs envient le rythme débridé du quotidien) et les journaux banals où, à quelque part, on sent que l’auteur souffre d’un manque d’attention. Avouez-le. Il n’existe que ces deux extrêmes.
Maintenant, allez-y. Ajoutez ce blogue dans vos favoris, abonnez-vous au fil RSS, laissez des commentaires. Si vous êtes fins, j’écrirai peut-être, un jour, une aventure de ce cher Miguel.