Mathieu Fortin me demandait, dans l’un de ses billets, si j’écrivais des nouvelles pour le moment et ça m’a porté à réfléchir sur la chose.
D’abord : non, je n’écris pas de nouvelles. J’ai délaissé cet art surtout parce que mon intérêt pour ce genre est limité. J’adore l’écriture d’atmosphère, développer des personnages et des histoires en profondeur. En nouvelles (et surtout en nouvelles de SFFQ), les standards d’aujourd’hui demandent aux auteurs d’écrire des textes concis (OK, c’est normal) et qui vont droit au but (c’est là qu’un nerf me saute dans l’œil).
Écrire un texte où l’action s’empile par-dessus d’autres scènes d’action, je n’y vois aucun intérêt. Écrire un texte seulement pour aboutir à un « punch », aucun intérêt non plus. Je veux écrire pour changer d’univers, me rapprocher de mes personnages et vivre leurs aventures. Déjà, avec le deuxième critère, vlan! Je suis sorti de la nouvelle. Si j’ai pris le temps de me rapprocher de mon personnage, j’ai décrit des scènes qui ne « servent pas à l’histoire ». Sauf que l’histoire, pour moi, c’est justement mon personnage! Je m’en sacre de ce qu’il fait, au fond. En nouvelles, je n’ai pas de but, pas de plan. Je veux juste crinquer mon petit bonhomme mécanique, le laisser marcher un bout de temps et le relever quand il tombe.
Habituellement, cette technique d’écriture est mieux accueillie en littérature générale. C’est pour cette raison que mes nouvelles de SFFQ n’aboutissent nulle part. Elles ne vivent que pour l’atmosphères qu’elles dégagent. Pas de punch. Pas d’écriture qui va « droit au but ». Pas de lecteurs.
Et vous, êtes-vous attirés par la nouvelle?