Choisir sa maison d’édition, c’est choisir son public cible

Pour qui écris-je?

C’est une question que tout auteur avec une démarche sérieuse doit se poser avant de commencer à étendre ses mots sur le papier.

Par démarche sérieuse, j’entends : un auteur qui veut publier. L’écrivain qui écrit pour le plaisir n’a pas vraiment à y répondre. Ça va de soi, il écrit pour lui. Mais aussitôt qu’on pense à publier, on écrit pour les autres.

La question n’implique pas seulement le lectorat. Il faut inclure l’éditeur dans l’équation.

Prenons mon nouveau projet : Reconquêtes. Ce sera une histoire de fantasy qui risque d’être étoffée. Je dois savoir comment aborder l’histoire et, pour cela, je pense lectorat et surtout éditeur : à qui veux-je l’envoyer?

Comparons les méthodes d’écriture que j’emploierais avec deux maisons d’éditions très différentes : Alire et les Intouchables.

Alire est une maison d’édition adulte. Aucun roman jeunesse n’est accepté. Leur directeur littéraire est, semble-t-il, très pointilleux.

Avec l’objectif de publier là-bas, mon roman :

  • serait long;
  • comporterait beaucoup de description;
  • aurait un univers très très très élaboré;
  • aurait peu de dialogues;
  • devra présenter une qualité littéraire irréprochable.

D’un autre côté, si je voulais publier chez les Intouchables, j’aborderais Reconquêtes d’une façon très différente. Mon histoire :

  • serait divisée en plusieurs livres;
  • privilégierais l’action sur l’atmosphère;
  • présenterait un univers élaboré, mais pas trop, pour laisser place à l’action;
  • aurait beaucoup de dialogues;
  • comporterait des phrases relativement simples.

Pourquoi je sais ça? Parce que j’ai lu beaucoup de romans qui proviennent de ces deux maisons d’édition. Ces aspects sont presque toujours redondants dans leurs livres.

Donc, avant de commencer Reconquêtes, je dois me poser la question qui tue : pour qui écris-je?

Pour quelle maison d’édition?

Bien entendu, les choix abondent. C’est difficile de s’y retrouver dans cette jungle.

Choisir sa maison d’édition, c’est choisir son public cible

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  • Petite nouvelle dans le monde des blogues, je vous découvre via de nombreux liens. En ce qui concerne les maisons d'édition, avec la convergence, rien n'est moins évident que de trouver non pas celle qui correspond à son style, mais celle surtout qui voudra bien nous publier. C'est déjà un tour de force.

  • Je dirais qu'adapter son style est déjà une bon premier pas vers une éventuelle acceptation. Un des premiers reproches que font les maison d'éditions envers les auteurs est de ne pas s'informer sur ce que la maison publie. Certains ont déjà envoyé des romans d'amour chez les Six Brumes alors que ces dernier publient de l'horreur et de la fantasy!!

  • Plutôt que d'adapter son écriture à une maison d'édition ne devrait-on pas plutôt choisir l'approche qui colle le mieux d'abord à l'histoire qu'on veut faire? Ou qui colle le mieux avec ce que l'auteur peut faire? Ne serait-ce pas dommage, par exemple, de publier sous le format adoré par les intouchables une histoire qui fonctionnerait mieux à la façon alire (ou inversement...) juste parce qu'on veut la publier?

    Avocatus diabolicus... :-) Dsl, je me sens d'humeur à exercer mon métier de poseur de questions aujourd'hui :-p

  • Ça dépend de l'objectif. Si c'est vraiment de publier coute que coute, je viserais la maison d'édition en premier, selon, évidemment, l'angle que je veux donner à mon histoire. Les deux vont ensemble. Si mon histoire ferait une bonne série, j'irais voir des éditeurs qui se spécialisent là-dedans.

    Et il n'y a rien de mal à jaser avec le directeur littéraire pour savoir ce qu'il aime. S'il est accessible, bien entendu...

    Évidemment, il faut toujours y aller selon ses capacités. Jamais je n'écrirais avec l'objectif de publier chez Alire; je suis encore trop morveux pour plaire à Jean Pettigrew. C'était seulement pour faire l'exemple.

  • PAC, tout dépend, je pense, des objectifs poursuivis. La narration doit servir l'histoire, mais doit aussi servir l'intention et le propos. Je pense que l'intention d'écriture peut dicter la forme que prendra l'histoire en tenant compte du public visé. Après tout, la division des maisons d'édition en collections et en genres de publications soutien ce principe.

  • Bonjour. Je suis un nouvel auteur qui donne dans le thriller pour jeunes adultes et je cherche une maison d'édition. J'ai pensé à Michel Brûlé, mais j'ai un mauvais présentiment à propos de cet homme. Pour ceux qui ont déjà été publié, est-ce que la commission est la même pour chaque maison d'édition?

  • À ce que j'ai entendu à propos de Michel Brûlé, tous les auteurs qu'il publie ont été satisfaits du service.

    En général, les commissions tournent autour de 10 %. C'est pas mal standard.

  • Merci de votre réponse. J'ai tellement de questions et si peu de personne à qui je peux demander. Si je peux abuser encore de votre gentillesse permettez-moi.

    Votre manuscrit est-il sans fautes aucune?
    À combien de personnes faites-vous lire votre manuscrit avant de l'envoyer chez l'éditeur?
    Est-ce vous qui dessinez la page couverture de votre roman ou est-ce un infographiste de la maison d'édition?
    Est-ce mal vue d'utiliser un pseudonyme?

    Merci d'avance
    Yohan

  • Je ne connais personne qui puisse prétendre envoyer un manuscrit sans faute. Des coquilles, on en laisse toujours. Mais il faut quand même corriger son texte jusqu'à ce que les veines nous explosent dans le blanc des yeux.

    En général, je fais lire mon manuscrit par au moins 4 personnes, dont deux qui s'intéressent au genre et deux qui sont de gros lecteurs, tous genres confondus. C'est toujours bon d'avoir des points de vue variés.

    Dans mon cas, c'est moi qui travaille sur la page couverture. Mais je suis une exception. Normalement, c'est la responsabilité de l'éditeur.

    Je ne crois pas que ce soit mal vu d'avoir un pseudonyme. Je connais pleins d'auteurs qui en ont et qui réussissent bien dans leur métier (Daniel Sernine, Laurent McAllister, Bryan Perro (même si c'est juste la graphie), Audrey Parily, etc.)

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