Sacrifier un gros projet : un geste stupide, mais essentiel à ma survie

Hier, ma carrière d’écrivain a pris un nouveau tournant. Suite à une déplorable série de malentendus, un des projets sur lesquels je travaillais l’année dernière a été suspendu jusqu’à nouvel ordre. La décision a été prise autant par moi que par l’éditeur concerné, de façon mutuelle.

Nous sommes restés en bons termes. Seulement, j’ai dû choisir ce que je désirais vraiment, en écriture.

Veux-je vivre de mon art?

Cette question, je me la pose pour la dernière fois. La réponse est : non.

Si mon but était de générer de l’argent, je pourrais faire une multitude d’activités plus rentables. Je reconnais avoir du talent dans quelques domaines, j’ai une scolarité décente, je n’ai pas peur de travailler. Me trouver un emploi serait, après tout, une bonne alternative.

En décrochant un emploi, je ne sacrifierais rien; je fais partie de ceux qui écrivent à reculons, la plupart du temps, mais qui aiment avoir écrit. Cet art comble mon besoin de créativité. Faire avancer mon récit une heure le soir ou pendant quelques périodes, la fin de semaine, cela me conviendrait parfaitement.

J’ai aussi choisi de me consacrer uniquement aux projets qui interpèlent ma fibre artistique. Au diable les « formules » qui garantissent (ou pas) le succès. Même si je vendais 100 000 copies d’un livre qui ne m’aurait apporté aucun plaisir durant sa rédaction, je ressentirais un vide intérieur que l’argent ne pourrait combler.

Écrire pour vivre? Non, merci. Je préfère vivre l’écriture à 100 %, même si c’est à temps partiel.

En ce sens, je choisis de rester honnête envers moi-même. J’écrirai des histoires que j’aimerais lire et, pour l’instant, mes projets aux éditions Coups de tête comblent ce besoin créatif. J’espère pouvoir travailler avec eux encore longtemps.

Parmi les projets que je n’ai pas l’intention d’aborder dans l’immédiat, on compte :

  • les séries;
  • le genre heroic-fantasy;
  • les commandes (à moins que l’idée m’allume particulièrement).

À l’opposé, j’aimerais me concentrer sur des romans :

  • contemporains;
  • à saveur humoristique; et
  • qui mettent en scène de jeunes adultes pris dans le tourbillon technologique du XXIe siècle (un peu comme c’était le cas avec Toi et moi, it’s complicated).

Qui sait? Peut-être que dans trois ans, je reviendrai à mes anciennes amours. On s’en reparlera en 2014.

Sacrifier un gros projet : un geste stupide, mais essentiel à ma survie

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Voir les commentaires

  • Toute une décision. Je ne peux qu'admirer le courage qu'elle a dû te demander.

    Je te souhaite que ton expérience de boulot alimentaire et écriture à temps partiel soit heureuse.

    Et, comme tu dis, y'a rien d'irréversible! ;)

  • Super décision! Tu dois te sentir soulagé et plus honnête envers toi-même. Bravo! :-)

  • Gen : Effectivement, y'a rien d'irréversible. En relisant mes vieux billets, j'ai réalisé que mes opinions sur l'écriture changeaient aux 6 mois.

    Jo : Soulagé, oui. Mais déçu aussi. Comme je l'avais dit, j'avais misé gros sur ce projet. Après avoir travaillé si longtemps, c'est dommage que ça n'aboutisse nulle part.

  • Je sens une maturité derrière tes mots...
    C'est important d'agir en accord avec soi-même.
    Je te félicite, Dominic.
    Que du beau pour le futur !
    Annie :-)

  • Sage décision, Dominic. Dommage pour ce projet mis sur la glace, mais je suppose que rien n'est tout à fait perdu. Le temps va passer et d'autres opportunités vont sûrement se présenter...

    Ah! La passion, il n'y a que ça de vrai! Je te souhaite plein de projets prenants, inspirants et allumés! :D

  • Une bonne idée, ce n'est jamais perdu, Dominique. Et personnellement, je pense que c'est plus le fun d'écrire ce qu'on aime que n'importe quoi d'autre.

  • L'important, c'est que malgré tout, tu sois heureux dans cette décision. Écrire parce qu'on se sent obligé ou qu'on veut absolument en vivre, c'est moche. Je comprends très bien ta décision.
    Moi non plus, je ne pourrais pas faire que de l'écriture. Je pense que je me taperais un burn-out.

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