J’ai assisté hier à l’Université Laval au Colloque sur la gestion de carrière artistique, un sujet qui, disons-le, m’a interpellé dès que j’ai vu l’affiche. Je n’avais pas de grandes attentes face à l’évènement. J’y allais par simple curiosité, pour voir ce qu’on pourrait y dire.

La programmation étant diversifiée, on nous proposait d’entendre :

  • Richard Samson, gérant d’artiste des Lost Fingers : « Le métier de gérant d’artiste et les avantages d’avoir un gérant »;
  • Georges Azzaria, vice-doyen de la Faculté de Droit : « Connaissez-vous vos droits d’auteur? »;
  • Christiane Jobin, chargée de programmes au Conseil des arts et des lettres du Québec : « Les programme de subvention visant les artistes de la relève de la région de Québec ».

Je ferai fi des invités qui sont passés durant l’après-midi puisque leur sujets s’appliquaient peu à ma condition d’écrivain.

Voici ce que j’ai retenu, en vrac, de chacune des conférences.

Le métier de gérant d’artiste et les avantages d’avoir un gérant

  • Les difficultés #1 des gérants : trouver du talent;
  • Le rôle du gérant est d’amener l’artiste là où il devrait aller. Il lui permet d’achever ses projets (car, on le sait, les artistes ont souvent un égo qui, lorsque mis en groupe, ont tendance à faire éclater ces… groupes);
  • Évite à l’artiste de se précipiter dans des activités couteuses qui ne lui rapporteraient pas grand chose (ex. : enregistrer un vidéoclip alors que c’est peu rentable, enregistrer un disque trop tôt alors que les chansons ne sont pas prêtes, etc.);
  • Peu importe si les artistes ont de la gueule ou un beau cul (il ne l’a pas dit comme ça, mais je l’ai interprété ainsi), l’œuvre demeure à la base de toute chose;
  • Le gérant protège l’artiste contre lui-même. L’égo est le pire ennemi de l’artiste et ces derniers ont souvent tendance à persévérer dans les mauvaises idées;
  • Quand l’œuvre est prête, il est nécessaire de travailler une image. Les médias font partie de la vie des artistes;
  • Dans la mise en marché, l’erreur monumentale et de procéder au coup par coup, c’est-à-dire que les choses ne s’enchaînent pas comme elles le devraient. Ex. : organiser le lancement de votre CD alors que la chanson n’a pas encore joué dans les radios et, donc, que les médias ne sont pas intéressés par le groupe ou l’évènement. Tous les rouages doivent être prêts aux bons moments;
  • Le réseautage est extrêmement important pour avoir du succès commercial;
  • Éviter de faire de l’oversell. Ex. : réserver une salle de 1200 places alors qu’on sait très bien qu’on ne réussira qu’à attirer 200 personnes. Même si la salle est gratuite, tu as l’air con;
  • En fin de compte, c’est le public qui décide si ton produit va fonctionner.

Connaissez-vous vos droits d’auteur?

  • Les droits d’auteur existent depuis l’invention de l’imprimerie. Vous savez pourquoi;
  • Le droit d’auteur ne protège pas les idées. L’expression de l’idée est protégée;
  • Pour être éligible au droit d’auteur, une oeuvre doit traduire un minimum de talent et de jugement. Le dessin d’un gamin de 5 ans est protégé par le droit d’auteur; le bottin de téléphone, non;
  • Aucune formalité n’est nécessaire pour être protégé par le droit d’auteur. C’est acquis de façon automatique (pour les œuvres artistiques, du moins… si on parle d’un brevet d’invention, c’est une autre paire de manche);
  • Quand on cède entièrement nos droits à quelqu’un, il faut obligatoirement avoir un contrat papier. Dans les autres cas (« louer » des droits, par exemple), le contrat n’est pas obligatoire;
  • Quand un artiste vend une oeuvre physique (un tableau, par exemple), il garde entièrement ses droits d’auteur sur l’oeuvre;
  • Le droit d’auteur persiste 50 ans après la mort de l’artiste. Suite à quoi, l’oeuvre tombe dans le domaine public;
  • Conseil : ne jamais donner ses droits. Toujours les louer.

Les programme de subvention visant les artistes de la relève de la région de Québec

  • Les subventions soutiennent la RECHERCHE. Ils soutiennent le RISQUE. Je mets les mots en majuscule, car si, dans une demande de bourse, on essaie de prouver que notre projet est peu risqué et va assurément avoir un succès commercial, on est 99 % certain de ne pas l’obtenir;
  • Au provincial, quand notre demande de bourse est refusée, on peut les appeler pour savoir ce qui clochait dans notre demande. Ils ne le font pas au fédéral;
  • Dans la demande de bourse, il faut parler de notre démarche artistique. Viser le développement. Ne pas seulement dire : « je veux continuer », car TOUT LE MONDE veut continuer. C’est normal;
  • Il faut montrer qu’on sait s’exprimer sur notre art;
  • Ne pas penser au jury en écrivant sa demande. Rester clair. Faire en sorte qu’on ne puisse pas être comparé à un autre artiste qui fait « la même chose ».
Retour sur le Colloque sur la gestion de carrière artistique

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